contre-courants
editorial
panthéon
panthécon
hypothéses
photographie
gore-bonze
chronique édifiante
Lettres du Brésil
l'ennui
fatiguisme
l'équipe
contacts
archives




glou glou

Y'a qu'à tout démanteler !
29/05/2001

Le courant porteur du capitalisme se veut aujourd'hui a-idéologique. C'est sa devise. Si, dans un autre domaine, un courageux député demande à lever l'immunité du chef de l'Etat, il sera rapidement taxé d' "idéologique". Etre "idéologique", c'est croire que certaines idées peuvent changer le monde. Aujourd'hui, c'est se mettre le doigt dans l'oeil.

Il ne faut plus parler d'idéologie. C'est mal. Il faut se laisser porter par l'air du temps, celui de la débandade, et du pragmatisme. Les réformes politiques doivent tenir compte des réalités. Conséquence immédiate : allez vous faire voir si vous pensez "utopie".

Le grand siècle français des Lumières avait pourtant introduit une idéologie qui garantissait, du moins en droit, une égalité à tous les hommes, sans tenir compte de leurs origines. Le reste était laissé au mérite de chacun, et le tout compensé par la République, garantissant une certaine "égalité des chances".

Le rejet dans la sphère privée des affaires et convenances personnelles en a gêné plus d'un, mais vaille que vaille, nous étions égaux.

C'est fini les gars. La Corse va administrer son particularisme (demandé par une minorité active et violente) afin d'engranger les bénéfices de futurs casinos. Le pragmatisme, on n'y résiste pas. Maintenir l'idée française égalitaire en Corse, ça coûtait trop cher.

Jack Lang - le roi des cons - vient de donner un statut public à des écoles enseignant en Breton. Si je déménage à Rennes, je mettrai mes gamins dans le privé catholique qui cause la France, rendez-vous compte...

Que peut-on opposer aux décideurs politiques qui - poissons-pilotes d'un libéralisme se moquant bien des utopies républicaines - vont prôner un pragmatisme "sans" idéologie ?

Demain, les communautés auront des financements publiques, les héritages feront loi, l'utopie de l'égalité des chances sera "mixée" (pour parler comme un débile mental) dans la grande sauce des "identités", concept flou garantissant pour certains la qualité des hommes.

Ah, Barrès ! Ah, Maurras ! Si vous saviez qui défend vos petites idées minables en 2001...

Grosse Fatigue
[En savoir plus sur l'auteur]