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Qu'est-ce que le fatiguisme ?

La question mérite de ne pas être posée, tant la mode n'est plus aux ismes. La mode est aux sectes. Le fatiguisme pourrait donc être une secte, tout dépendra des rentrées d'argent. En attendant, le fatiguisme est bien modeste. Car ce n'est finalement qu'un état d'esprit unissant quelques lurons plus ou moins francophones. Ces lurons, donc, se sont (re)-connus sur internet, comme de bien entendu. Ces lurons partagent vaguement et la plupart du temps un certain ras-le-bol, le goût du vin et de la bonne chère, une envie de râler et d'écrire, bref, un état d'esprit.

Chaque luron exerce ses talents dans divers métiers, la plupart honteux tant ils préféreraient faire autre chose pour gagner leurs vies.
Contre-courants.org est donc leur chose, lieu d'expression de l'ennui, lieu d'analyse du moment, des grands bonshommes, des petits nabots, et de passions obsolètes tant il faudrait aimer la techno et pas les poèmes lubriques du Bonze, sorte de pervers pépère poète de l'internet. Le jeunisme n'est pas non plus notre genre. Même si l'un d'entre nous est un jeune con, un Ostrup estropié du bulbe, que l'on brime tant son inspiration est nulle, mais quoi, il faut bien que jeunesse se passe...

En fait avouons-le, Contre-courants est un lieu de rencontre de Lurons qui s'ennuient par manque d'idées à inventer. Comme si les forums ne suffisaient plus, comme si leurs propres petits sites à eux étaient insuffisants. Notre prof sans illusion, Vandale, se bat tel un Don Quichotte contre le vent qu'on insuffle dans les têtes plus très frêles des gamins, et les autres lui souhaitent bon courage. John nous sert de miroir anticipant nos désillusions : il a de l'avance, il vit à deux pas de la fourmilière, au Québec. Quant à Tarday, on ne le verra pas, ou si peu : il fuit la lumière crue du monde, pour se réfugier dans cet ennui en noir et blanc, qui est un peu sa seconde peau. Bref, c'est notre homme invisible. Même Emane, photographe qui se rêvait pornographe, et qui couche sur le papier ses impressions pelliculaires, n'a pas réussi à en faire un cliché. Alors, ces Lurons, si différents, c'est pas la tour de Babel, ce serait plutôt la cour des miracles, le rendez-vous des éclopés du siècle et du silicium. Ou peut-être l'arche de Noé, allez savoir. Frêle esquif fait de bric et de broc, et qui ne tient que par la virtuosité de notre vaguemestre, Benoît, ni photographe, ni pornographe, ni orthographe.

Nos lurons seraient donc 7, comme les nains qui rentrent sans siffler du boulot, comme les mercenaires d'une cause qu'ils feraient semblant de connaître, s'il n'y avait un 8ème larron : Grosse fatigue. Qui serait moins fatigué, c'est sûr, si ses voisins n'élevaient pas leurs enfants comme ils élèvent leur chien (ou l'inverse), si les autres avaient à nouveau envie au lieu d'être seulement en vie, et si les filles de 20 ans, oui, celles dont les seins affolent nos sens, arrêtaient de penser qu'à 30 ans il commence à se faire (plus) vieux.